Les Événements II :
Gala des JDR de Noël
Dissipée, l’automnale tension, dispersé, l’inquiétant tissu de
brume recouvrant d’excitante nervosité la simple mention audible ou mentale
du festival bromptonvillois des Jeux de rôle de l’Halloween.
Disparus, les liens virtuels unissant une demi-dizaine de personnes
vers un seul but, une seule cause. Terminé, l’horrifiant et plaisant projet
de re-création, de transposition et de rassemblement ludique d’imaginaires
débridés. Et puis non. Non et non et non!!!
Non.
Plongé dans une phase accordant l’emphase à l’action, mon collégien
esprit d’organisateur se retire, une fois encore, dans la chaotique sphère
tapissée de limbes multicolores lui servant de refuge intérieur. Le pouce à
la vert et multicolore, il y sème rapidement une seconde idée. Mais comment
la réaliser?
Il est écrit, dans un ouvrage mille fois repris, traduit, retravaillé,
tronqué, ciselé, morcelé, rembourré, truffé de mythes et de légendes
difficilement assimilables à ce que nous convenons d’appeler « Réalité
» - La Bible, c’est-à-dire -, qu’un riche marchand décida un jour de
jeter toutes ses richesses par la fenêtre (au bon usage de la foule miséreuse),
ne sentant plus le besoin de les posséder.
Idée intéressante, excellente façon de se débarrasser de vieux
trucs inutiles. Maintenant, comment transposer cet enseignement à un mélange
utile et agréable de Réalité?
Bien sûr! Donner plus pour recevoir moins, nous demande le Dogme
Capitalisme! Parfait! Je vais donc échanger au Griffon mes jeux de rôle
n’intéressant personne contre une série de livres de jeux plus adaptés à
tous et chacun... yessir!
Et voilà. Et puis après? Il va falloir concevoir des catégories, et
puis tenir un vote... qui de mieux pour ça que mon précédent partenaire
d’idéation, Jonathan Reynolds (aussi appelé « L’incontesté maître des
séries d’horreur »). Ça roule.
Dans le froid de novembre, je me rends me faire four...cross...en
t-k... à la toute nouvelle boutique du Griffon!!! Échange contre échange.
Me reviennent alors les éléments suivant : une Encyclopedia Chtuluiana,
le jeu de rôle complet Renegade, le livre de base du jeu de rôle Street
Fighter, un livre d’accompagnement pour Vampire, un livre
d’accompagnement pour Rift, une boîte de la cinquième édition de LanceDragon
(item que je n’ai pas pu échanger), quelques magazines de JDR et un tas de
trucs dont je ne me rappelle plus.
Et puis, viennent les catégories, créées en collaboration avec le maître
incontesté des séries d’horreur. Meilleur
Jeu de Rôle 1998,
Meilleur Maître de Jeu, Second Meilleur Maître de Jeu, Meilleur
Joueur, Second Meilleur Joueur, Meilleur Personnage, Meilleur
Vilain, Idée la plus originale, Meilleure Ambiance,
Meilleur Jeu Halloween, Meilleur Jeu Horreur, Meilleur Jeu S-F,
Meilleur Jeu Fantasy et Meilleur Jeu Autres.
Quelques temps
après, les nominations sont suggérées par tous et chacun.
Le vote se tient
un après-midi, sous-sol chez François, dans le plus morbide des silences.
Mais bon...
Qu’importe toute ces énonciations, toute cette matérialité, tout
cette procédure, sinon la soirée elle-même.
Chaude, rouge et orangée, à la «
sous-sol chez François 1998 », comme je les aime. Animée, chips, liqueur,
cinq gars affaissés dans des fauteuils, motivés ou non, excités ou non, je
ne sais pas, au rendez-vous.
Tous nerveux dans l’attente des résultats, que seul le futur
Empereur de moi-même connaît... cas par cas (car, de toute façon,
j’entrevoyais la possibilité de perdre mon honneur quelque part au cours de
la session d’automne ou d’hiver 1998-1999)!!!
Les temps morts ne durent toutefois que très peu de temps, alors que,
immédiatement ou presque, sont étalés sur la table modèle « sous-sol chez
François 1998 » les nombreux prix du gala. Éclatants de multiples et
chatoyantes couleurs, les prix attendent patiemment preneur parmi les avides
vautours s’empêchant d’immédiatement aller les grignoter.
En hôte éternellement passionné de sonorités autant orchestrales
que rythmiques ou chaotiques, François s’arroge sans opposition la tâche
de D.J.meister, ou dirigeant du lecteur de disques compact local.
Mais voilà que la soirée débute... les vainqueurs de chaque catégorie
étaient-ils cités à selon l’ordre inverse de la votation? Je le crois,
puisque, à mon souvenir, j’ai dû gagner le livre de jeu de rôle de Street
Fighter pour Fant-Asie I, catégorie Meilleur
Jeu Autres,
au tout début du gala. De toute façon, que voulez-vous, j’ai inventée
cette catégorie pour me faire gagner au moins une fois. Ah, le pouvoir de
diriger, quelle infâme méthode de corruption!!!
Je me calme.
Sébas remporte le jeu de science-fiction Renegade pour sa série
Aïsak, dans la catégorie Meilleur jeu de fantasy. Puis, Frank
rapporte un livre-compagnon de la série de JDR Rifts, pour sa campagne
tenue dans ce même univers.
Et ainsi de suite. Sébas confronte Jo et Frank dans quelques catégories
(Meilleure ambiance, Meilleur jeu de rôle S-F, Meilleure ambiance,
Meilleur jeu de rôle Halloween), mais éprouve des difficultés à
remporter des victoires nettes et précises. Frank aussi. Et moi de même.
Chacun de nous ne remportons qu’une seule victoire décisive. Une de plus
que Marc, qui n’en remporte aucune.
Nous avons perdu. Fièrement et le sourire en coin aux lèvres, mais
bel et bien perdu.
Le maître incontesté des séries d’horreur a tout raflé, dont les
prix dans les catégories Meilleur maître de jeu, Meilleur Vilain (Tommy
McCloud), Meilleur Jeu d’Horreur (Night Terror III) et Meilleur
Jeu d’Halloween (Night Terror III). Mais, enfin... we’ll
have our revenge!!!
Demeure à présent la dernière catégorie.
La tension, précédemment éteinte dans le plaisir de la soirée,
remonte de plusieurs coches. Seul Doum, invité pour la soirée du Gala,
demeure calmement enfoncé dans son fauteuil, un sourire en coin sur le
visage.
La révélation du Meilleur Jeu de rôle de l’année 1998
approche.
Un sourire à la fois narquois, ridicule et inquiétant s’imprime sur
mes lèvres tordues.
La victoire est désignée à...
McBousillage : La Revanche des Justes...
...qui ne remporte pas une véritable victoire, car l’organisateur du
gala s’est rendu compte - en trichant, bien sûr - que la seule personne présente
au gala, mais absente le jour de la première joute de McBousillage, a
accordé le vote gagnant à ce jeu. Contre Hellblood I, Night Terror
III et Aïsak, McBousillage a glané un vote irrégulier, de
sitôt annulé.
Désolé Sébas! :-)
Malheureusement, la décision de l’organisateur, encore moi-même, ne
se tient pas tellement debout... en tant que gagnant inadmissible, je remets
la victoire à Marc et à son jeu Hellblood I, pour lesquels j’ai voté.
Marc m’avouera par la suite ne pas avoir apprécié l’expérience.
Toutes mes plus humbles excuses littéraires, ami.
Mais, malgré tous ces déboires, quelle agréable soirée...j’espère
que vous vous en rappelez avec autant de plaisir que moi!!!
Dans l’attente du festival de jeu de rôle Printemps-Été-Automne
2001 et du Gala de jeux de rôle 2001,
Votre Étrangeté,
Empereur GHOULE
P.S. : Vous rappelez-vous de l’après-gala?
De la soûlerie général de Jo, Marc, Doum et Sébas autour du feu de camp de
Doum? Du « Maudit gang de saoulons! » de moi-même? De Frank qui ne buvait
pas beaucoup d’alcool? Drôles de souvenirs, hein?! ;-)
Bulletin
des résultats
Gala
de Jeux de Rôle 1998
1ère
édition
organisée
par
Les
Joyeux Lurons de Bromptonville
Catégorie
Meilleur Jeu de Rôle
1998
Aïsak
: 1
McBousillage
: 2 (frime?)
Hellblood
I : 1
Night
Terror III : 1