Entrevue avec François-Pierre Bernier
Par John Kane
1) Comment considères-tu tes réalisations passées ?
Mes débuts ( Le trésor maléfique de Zérinolde, Hunted)
étaient plutôt décevants, du moins quand j’y repense. Comme la plupart des
premières parties des maîtres de jeux. À partir de Halloween, qui
toutefois était assez linéaire, j’ai commencé à me forger un style bien à
moi. J’entends par là des parties à un seul joueur et plus d’atmosphère.
Après cette période, j’ai régressé avec Z même si les fans pensent
le contraire. Cette trilogie était beaucoup trop linéaire. Avec Rolemaster
et Rift, j’ai atteint un peu plus mon but : la campagne de jeu de
rôle. En effet, il y a beaucoup plus d’opportunité pour les développements
de personnages (PC, NPC). Également, on y remarque plus d’interractions entre
maître de jeux et joueurs (donc moins de buchage, sentiment d’évolution
dans un monde plus tangible, complet). Voilà ma vision d’un bon jeu de rôle.
2) Que penses-tu des créations des autres maîtres de jeux ?
Comme d’habitude, j’vas chialer !
Guillaume Houle : Je n’ai rien joué d’assez représentatif pour
me faire une idée, à mon avis.
Guillaume Pratte : Selon moi, il est encore à se chercher un style
propre à lui selon les jeux que j’ai joué. Bien sûr, il s’agit d’un
maître de jeux débutant.
Marc Landry : Il veut trop en montrer...(pour impressionner). Il a
tendance à commencer ses parties dans la bonne voie pour sombrer dans un abîme
(son méchant principal qui fait toujours chier...)
Sébastien Préfontaine Fournier : Lui aussi a tendance à trop
vouloir en montrer. Le principal défaut est de laisser les joueurs à
eux-mêmes (Partie linéaire, on peut aller partout mais il n’y a qu’un
moyen d’arriver à la fin. Pis faut l’savoir!)
Alexandre Fecteau : Ça fait longtemps ! Pis en crisse à part de ça
! Il faisait de bonnes parties. Il voulait impressionner mais parfois de façon
maladroite...
Jonathan Reynolds : La plupart de ses parties sont linéaires. Mais il
a un bon sens de l’intrigue, la plupart du temps. Il a faut un trop grand
nombre de réalisations de sorte qu’elles se ressemblent toutes (ce qui
change, souvent, c’est le méchant...)
3) Parlons justement de Jonathan Reynolds. Par rapport à sa mini-série
Scareman (Il s’agissait de six parties avant la série actuelle et
officielle...), que pourrais-tu en dire ?
C’était répétitif de jeux en jeux. Il n’y avait pas beaucoup d’innovations,
à part pour quelques rares exceptions. Toutefois, c’était plutôt bien
côté atmosphère. On y vivait une complicité entre maître de jeux et joueur.
Il s’agissait en quelque sorte d’une création collective. Le joueur créait
les éléments autour de lui (c’est moi qui ai inventé le Scareman et lui ai
donné son nom, en tant que personnage-joueur...) Et le maître de jeux faisait
naître une sorte de réaction en chaîne à partir de cela....
4) Que penses-tu du méchant, le fameux Scareman ?
J’aime bien l’idée de l’épouvantail. Cela change du tueur humain
psycho-killer... Il n’est pas cheap, il fait naître un sentiment de
peur avec la passivité sur son visage. Bien sûr, il ne s’agit pas du
personnage le plus original mais je l’aime bien... D’ailleurs, j’ai
véhiculé ma vision que j’en ai avec un dessin que j’ai fait au cours de
mon secondaire.
5) Si tu le faisais jouer, comment ce serait ?
Tout d’abord, il s’agirait d’une seule partie. Je ne suis pas fort sur
les suites à vrai dire... Ensuite, le nombre de joueur serait restreint. Pour
ce qui est du Scareman, ce serait plus une figure mystique, rarement animée et
pas beaucoup présente. Il prendrait plus la forme d’un épouvantail
classique... La réelle menace pour les joueurs viendrait de quelque chose d’autre.
Peut-être de la part des corbeaux... Quoiqu’il en soit, il n’y aurait pas
de confrontation contre le Scareman. Le lieu serait passablement le même, à la
campagne, sur une ferme...
6) Dans un autre ordre d’idée, quels sont tes projets futurs ?
Pour Rift, que j’affectionne tout particulièrement, j’aimerais
poursuivre la campagne en cours (avec la mission à Atlantide). C’est sûr que
certains rajustements s’imposeront au niveau des personnages pour cause de
disponibilités des joueurs...
Je n’exclus pas la possibilité de commencer une nouvelle campagne avec un
groupe plus stable.
7) Penses-tu faire un Z 4 ?
Non, Z, c’est derrière moi.
8) Par rapport à Rift, comment ferais-tu la suite de ta campagne ?
Je n’y ai pas encore réfléchi car le nombre de joueur est encore
inconnus. S’il n’en manque qu’un, je l’exclus tout simplement. Par
contre, s’il en manque beaucoup, j’envisagerai peut-être de la terminer et
d’en partir une autre. Tout dépend aussi du moment et du lieu...
9) Bref, que nous réserve Rift ?
Je vais vous en faire baver...
Merci beaucoup. Je quitte la pièce en y laissant un
François-Pierre Bernier au sein des ténèbres l’entourant.
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